"Le poids de soi-même" : œuvre contemporaine de Elmgreen & Dragset située sur le bord de la Saône à Lyon.

"Le poids de soi-même" : œuvre contemporaine de Elmgreen & Dragset située sur le bord de la Saône à Lyon.

Octobre 2020

Je rencontre Pierre via Linkedin et lui explique mon projet : celui d’interviewer plusieurs personnes au sujet du burn out pour mieux comprendre ce que c’est. En effet, j’en ai entendu parler à la télévision, dans les articles de journaux. Mais concrètement qu’est-ce que c’est que de vivre un burn out ? Quelles répercussions cela a sur sa vie ? Comment s’en sortir ?

QUESTIONS

Qui es-tu ?

Je m’appelle Pierre, j’ai 33 ans (34 ans aujourd’hui)  et j’ai un diplôme en ingénierie médicale. Après mes études en France, je suis parti en Europe pendant 7 ans. J’ai travaillé dans le domaine médical, militaire et des nouvelles technologies

Comment est apparu le burn out chez toi ?

J’ai effectué beaucoup de voyages d’affaires et de support technique et j’avais beaucoup de charge de travail : je travaillais presque 50 heures par semaine en ajoutant les mails en rentrant au domicile, le téléphone qui n'arrêtait pas de sonner, je n'avais plus de vie personnelle finalement. C’était intense car j’avais beaucoup de déplacements, une pression hiérarchique et beaucoup de décalages horaires.

Mon corps a totalement lâché. Mon cerveau était toujours occupé : sans repos.

Quel a été le déclic pour t'en sortir ?

Il y a eu des signes physiques : de l'insomnie, du stress, des signes de fatigue intense. Mon corps a donné l’alerte et c’est ce qui a permis de prendre la décision de démissionner. Lorsque j'ai appelé ma responsable pour dire « J’arrête ! », j’ai ressenti comme un soulagement et une sensation de légèreté, le poids fut tellement lourd à supporter pendant toutes ces années de stress !

Quelles sont les personnes qui t'ont accompagné pour t'aider (médecins, proches, collègues) ?

Ce qui m’a aidé c’est le sport, l’hydrothérapie, le fait d’en parler autour de moi et de me rapprocher de ma famille, un support indéniable. Je pense que les personnes perfectionnistes sont celles qui sont davantage sujettes au burn out. C’est lors d’un retour sur Calais qu’un médecin a posé le diagnostic. J’ai eu des symptômes psychosomatiques, des douleurs : myalgie musculaire, de l’apnée du sommeil, des problèmes respiratoires, des soucis cutanés ainsi qu’une fibromyalgie. La fibromyalgie, cela arrive lorsqu'un burn out a mal tourné.

A la suite de ce burn out, qu’est-ce qui a changé ?

Ma vie a totalement changé depuis, j’ai arrêté l’ingénierie pour me consacrer à présent aux maladies chroniques. Je me suis reconverti en tant qu’hydrothérapeute et éducateur en thérapie du patient afin de rééduquer les malades de manière fonctionnelle et motricielle via les bienfaits de l’eau et d’un programme de suivi patient. Je tiens un blog qui s’appelle Origins, tu peux aller y faire un tour d’ailleurs !

 

Mes leçons de cette interview :

Tout le monde peut être sujet au burn out. Ce ne sont pas que les managers de plus de 50 ans comme je me l’imaginais avant. Cela peut toucher le jeune cadre dynamique et bien d’autres secteurs. Cela peut toucher les jeunes. Je fais le lien avec mon début de carrière où j’ai eu envie de faire mes preuves. Qui n’a pas accepté des tâches trop importantes ? Qui n’a pas eu un rythme trop intense ?

Comment nous en tant qu’individu, comment nos proches, nos collègues, nos responsables et de manière générale, la société peut-elle contribuer à prévenir le burn out ? 

Merci à Pierre qui a accepté cette interview qui m’a enrichie sur ce sujet que je trouve encore peu abordé au sein des entreprises.

Vous pouvez retrouver Pierre sur Instagram et Linkedin

 

Retour à l'accueil